Bien que les tensions continuent le long de la frontière Gaza-Israël,  des cultivateurs de pommes de terre des deux camps sont en train de discuter comment renforcer le secteur agricole qui est vital pour les Palestiniens.

Eid Siyann, 38 ans, habite Tuffah, un quartier de Gaza City. Un grand nombre de ses voisins périrent ou devinrent sans-abri durant la guerre acharnée de 2014 entre Israël et Hamas.  Yankele Cohen, 81 ans, est un des membres fondateurs du Kibboutz Nahal Oz, une communauté maintenant pratiquement déserte à la suite de la mort d’un enfant de 4 ans tué dans la cour de sa maison par une grenade de Gaza. Ces agriculteurs vivent à moins de deux miles l’un de l’autre parmi des champs de terre fertile mais ils étaient séparés par des années de guerre et de blockades  militaires. Ils ont les deux vu leurs champs complétement détruits pendant les combats. Mais tout récemment, à quelques cents pieds de l’entrée d’un tunnel transfrontalier que les combattants de Hamas utilisent pour embusquer et tuer les soldats israéliens, les deux hommes cheminaient ensemble entre des rangées de culture, déterrant des pommes de terre du sol frais et humide. La conversation ne se portait pas sur la politique mais sur la culture des pommes de terre: irrigation, maladies, techniques d’encensements et rendement des cultures.

Ceci est un rare exemple de coopération agriculturale transfrontalière dans une région qui a souffert de trois guerres depuis 2008 et où on craint constamment un nouveau déclenchement des hostilités. Mr. Siyam est l’une des rares personnes qui se sont rendues en Israël  dernièrement pour demander à Mr. Cohen comment améliorer les techniques de culture, avec quelles variétés expérimenter et comment construire une fabrique de frittes.  Les contacts entre les cultivateurs palestiniens et Cohen,  un expert international dont le sobriquet  en Israël est «Mr. Potato»,  ont été facilités par l’Organisation pour l’Alimentation et la Culture des Nations Unies et le bureau de liaison de Ministère de la Défense israélien. Cohen a conseillé des agriculteurs en Egypte, au Kazakhstan et en Chine mais jusqu’à l’an dernier il n’avait jamais travaillé avec les palestiniens habitant juste de l’autre côté de la frontière. «Les gens comprennent que si il y a une activité positive et qu’ils peuvent gagner leur vie, cela ne peut qu’aider. Le chômage ici est 50%, » explique Cohen. Après une année de calme il y a de nouveau de la tension dans la région et des douzaines de gens du Gaza ont manifesté en Octobre 2015 et ont tenté d’entrer en Israël. Hamas se vante d’avoir construit de nouveaux tunnels et l’armée israélienne est sur le qui-vive.

L’agriculture est un élément clé pour l’économie de Gaza et celle d’Israël et joue également un rôle dans le conflit. Pour 1.8 million de Gazaouis c’est l secteur le plus important d’une économie coincée par les blockades imposées par Israël et par l’Egypte. Plus de 19,000 familles dépendent de l’agriculture. Depuis qu’Hamas a pris le territoire en charge, la coopération intra frontalière entre les marchants ou cultivateurs  est pratiquement inexistante.

« C’est une occasion d’apprendre des technologies de culturation modernes. Cela aidera les agriculteurs dont la plupart vivent en dessous du niveau de pauvreté » dit Mohammed Hassan, un expert en agronomie de Gaza qui travaille pour des organisations d’aide internationale. Selon les Nations Unies, les combats de 2014 one causé environ $500 million de dommage et 43% de la capacité de production.

Siyam a planté ses champs avec des variétés suggérées par Cohen et espère que le vétéran agronome pourra aider à construire une fabrique de pommes frittes. « Avec l’aide de Dieu, nous espérons mettre fin aux problèmes entre nous, car ils ne nous bénéficient ni l’un ni l’autre. Espérons que nous aurons une bonne récolte. »

Apres avoir fait le tour des cultures, les Gazaouis se sont rassemblé avec Cohen et un collègue du Kibboutz et en sirotant un café turc,  tous ont exprimé l’espoir qu’un jour la frontière sera ouverte.

Source (en anglais)  article de Joshua Milnick du 22 février 2016   http://www.csmonitor.com/World/Middle-East/2016/0222/On-Gaza-s-border-potato-farmers-hope-to-lay-groundwork-for-peace?cmpid=gigya-mail