« Le pardon … ne signifie pas que l’on tolère ou que l’on approuve ce qui a été fait et qui vous a causé du tort. Pardonner n’implique pas non plus d’essayer de se réconcilier ou de reprendre un lien social significatif avec la personne qui vous a fait du tort. Le pardon implique plutôt d’imaginer le point de vue de l’auteur du préjudice et de renoncer activement à l’association douloureuse entre lui et vous. Pardonner, c’est accepter de se sentir blessé en se soignant et en faisant preuve de compassion, afin de pouvoir se remettre de cette expérience douloureuse d’une manière plus durable et en s’inspirant d’un objectif.

« La bonne nouvelle concernant le pardon, c’est que les structures et les voies cérébrales qu’il met en œuvre présentent d’autres avantages pour le bien-être mental. Si nous gardons rancune ou attendons passivement que la blessure s’estompe au lieu de pratiquer le pardon, les processus de renforcement des forces qui accompagnent le pardon ne se produisent pas».

 

Une approche spirituelle de Pierre Pradervand

LE DON DU PARDON

 Il est tellement important de comprendre que le pardon est avant tout un cadeau que nous nous faisons à nous-mêmes : celui de marcher dans la glorieuse liberté de s’être totalement pardonné à soi-même, de façon qu’on ne peut sentir le moindre ressentiment envers qui que ce soit. Essayez et voyez si vous ne commencez pas à danser de joie. (Pour la référence au Fils prodigue ci-dessous, cf. l’Evangile de Luc, chapitre 15.)

Je me bénis dans ma capacité à me voir comme l’amour divin me voit – totalement innocent et libre du poids mort du ressentiment.

Je me bénis dans ma capacité à me pardonner totalement et complètement – et donc à tous les autres – de toute faiblesse, erreur, manque de sollicitude, compassion ou indifférence, bref tout ce que j’ai pu commettre ou manifester, sachant que j’étais à ce moment moi-même à mon plus haut niveau de conscience – et que ceci est vrai d’absolument tous, dictateurs et « monstres » humains de toute sorte inclus.

Puissé-je apprendre à pardonner à la vie pour toute injustice dont je sens que j’ai été victime, sachant que pour vraiment émettre un tel jugement, je devrais être capable de comprendre le sens de chaque pas que j’ai pris depuis les temps immémoriaux, et sa place dans ma destinée. Et qui pourrait jamais prétendre à une telle compréhension ?

Puissé-je apprendre à pardonner à n’importe qui pour tout mal qui m’a été fait, sachant qu’en vérité mon prochain EST moi-même. Et puissé-je me rappeler que les mailles du filet cruel et dur de mon propre ressentiment m’emprisonnent moi encore bien plus que mon voisin, tout comme la douce cape du pardon m’entoure aussi surement qu’elle entoure et soutient tendrement tous les autres.

Et puissions-nous tous nous reposer dans la compréhension profonde que l’Amour divin ne voit jamais ses créatures autrement que comme totalement innocentes. Car le Fils Prodigue qui quitta la maison ne l’a quittée que dans son propre rêve de séparation de la Source, tout comme le Prodigue qui retournait chez son père et revêtait la tunique de l’innocence et mettait l’anneau de l’unité recouvrait simplement son véritable état qu’il n’avait jamais perdu aux yeux de Dieu.