Mon mari et moi faisons partie d’une chorale au Tyrol et une de mes fonctions au cœur de cette organisation est de sélectionner des lieux pour nos concerts. J’avais réussi à obtenir une invitation à la basilique de Vezelay en Bourgogne, France. Notre groupe de 40 personnes était arrivé un ou deux jours à l’avance et lors d’une visite des lieux avec notre guide nous nous sentîmes inspirés à chanter sur la parvis, ce qui était autorisé jusqu’à 11 h. du matin. A un moment, une nonne arriva en courant, visiblement en colère, et commença à s’en prendre violemment à notre guide. Après un échange fort désagréable qui laissa notre groupe très mal à l’aise, la nonne se retira. Plus tard notre guide m’expliqua qu’elle et cette nonne étaient en dispute depuis des années. Je lui suggérai de la bénir et lui donna le texte sur l’art de bénir de Pierre que j’avais dans mon sac, ce qu’elle fit. L’après-midi même je reçu un coup de fil de notre guide, me disant que la nonne en question avait demandé un entretien au cours duquel elle s’était profusément excusée de son attitude. Ce fut une réconciliation spontanée et la fin d’un jeu de pouvoir qui les opposait depuis des années. En plus, lors de la répétition générale, elle apparut et devant tous les membres de la chorale, elle s’excusa à nouveau, cette fois-ci en allemand, une langue qu’elle avait refusé de parler depuis une expérience avec les Nazis durant la 2ème guerre mondiale. La puissance de la bénédiction !
E, Tyrol.