L’auteur Shannon K. Evans trouve en Julian de Norwich un modèle pour élargir nos images de Dieu:
Pour Julian de Norwich, les représentations féminines de Dieu n’étaient pas radicales, subversives ou rebelles. Elles étaient évidentes, inévitables et claires. Elle n’a pas ressenti le besoin de défendre ses mots, elle a simplement écrit ce qui lui avait été révélé dans ses visions : Dieu a des qualités masculines et des qualités féminines. Les deux sont importants. Voilà !
Malheureusement, ce n’est pas si facile pour la plupart d’entre nous. Nous filtrons constamment notre théologie à travers ce que nous considérons comme admissible. Contrairement à Dame Julian, nous avons tendance à nous en remettre aux précédents plutôt que de suivre les conseils de notre propre âme. Nous faisons davantage confiance à ceux qui détiennent l’autorité qu’à nous-mêmes.
Mais le témoignage de Julian de Norwich nous demande d’être courageux, de creuser au plus profond de nous-mêmes et de faire l’expérience de Dieu dans nos tripes, pas seulement dans nos églises, d’engager notre imagination spirituelle dans la poursuite d’un salut qui nous rend libres aujourd’hui, pas seulement après la mort…..
S’engager dans le visage féminin de Dieu ne signifie pas oblitérer le visage masculin. Non seulement il y a de la place pour les deux dans notre imagination spirituelle, mais Julian de Norwich dirait qu’il y a de la place pour les deux en même temps. Dame Julian a abordé les binaires de genre de manière ludique, avec une absence de précision rafraîchissante. Elle a écrit à plusieurs reprises des phrases telles que « Jésus enfante », « il est materne » et « Jésus est à la fois fils et mère », sachant en toute confiance que Celui qui a donné naissance au monde à coups de murmure ne se conforme pas aux binaries de genre établis par la société humaine…..
Au milieu de notre propre inconfort et de nos hésitations, Julian de Norwich offre une facilité, une douce réassurance, que Dieu est beaucoup plus grand que ce que nos cerveaux finis peuvent comprendre. Ce Dieu que nous connaissons et aimons – ce Dieu dont nous avons fait l’expérience – est suffisamment grand pour tout contenir. La question est de savoir si nous pouvons mettre de côté nos peurs et nos préjugés et nous rallier à cette idée.
Source : https://cac.org/daily-meditations/julian-of-norwich-weekly-summary/