Dans l’économie du don, les marchandises et les services sont offerts sans aucune condition. Dans ce système, les faire circuler accroît la richesse dans la communauté alors que, paradoxalement, vouloir les amasser la diminue. Essentiellement, l’économie du don passe d’un mode de consommation à un mode de contribution, du manque à l’abondance et de l’isolation à un esprit communautaire.

Les actes de charité, même aussi simples que d’offrir gratuitement un livre usagé, dépassent le raisonnement d’un économiste. Certainement, donner est une transaction mais il est difficile d’en estimer sa valeur. Pourtant, maintenant que l’économie de partage de l’ère numérique grandit et dépasse les platesformes, telles qu’Uber et autres sites de troc, elle offre des possibilités d’échanges véritables, souvent anonymes.

Un exemple est celui d’un nouveau magasin à Paris, « Magasin Pour Rien », qui offre des produits recyclés gratuits à ceux qui en ont besoin. Soutenu par le gouvernement local, il est basé sur l’initiative allemande Givebox dans laquelle les gens créent des espaces publics où sont déposés des articles à donner, allant de poucettes à des fers à repasser.

Une autre formule du don concerne des magasins ou des restaurants qui permettent aux clients de payer un supplément pour un produit, un repas ou une coupe de cheveux et ce surplus peut être ensuite donné à une personne dans le besoin. Ces organisations encouragent la générosité et le lien social, même si le don est fait sans aucune attente de réciprocité ou de crédit.  

Karma Kitchen, qui ouvrit ses portes à Berkeley (Californie) en 2007, fut établie par des bénévoles qui voulaient promouvoir la valeur de l’économie du don. On trouve Karma Kitchen maintenant un peu partout, notamment en Angleterre, en France, au Japon, aux Indes. Les repas sont préparés avec amour par les bénévoles et sont servis aux invités gratuitement.  Ceux-ci à leur tour complètent le cercle en laissant une contribution pour « donner au suivant. »

Ceci est un modèle nouveau de la consommation et ce modèle implique de la bonté et un sentiment d’être connecté à la communauté.  Ceux qui donnent ne sauront même pas à qui leur générosité bénéficiera. Au contraire, l’accent est autant sur le développement de la conscience communautaire que sur le partage des biens et des marchandises.

Basé sur un article dans le CS Monitor du 21 octobre 2015.

Pour plus d’information (en anglais) voir : http://www.servicespace.org/join/?pg=gift

Karma Kitchen: http://www.karmakitchen.org/index.php?pg=about