Kate Munger ne se souvient pas d’un moment où sa mère ne chantait pas. Tous les soirs, Kate et ses quatre frères et sœurs étaient gratifiés de berceuses à leur chevet. La proximité physique des vibrations du corps de sa mère activait les aussi cellules de Kate.

Aujourd’hui, Kate met ce don de la voix et des vibrations au service de ceux qui se trouvent au seuil de l’autre extrémité de la vie – en chantant des berceuses au chevet des personnes proches de la mort. En 2000, elle a fondé Threshold Choir, une communauté de plus de 180 chorales Threshold réparties un peu partout dans le monde anglophone avec, pour le moment, plus de 1300 chanteurs bénévoles. La vision de l’organisation est de susciter un mouvement pour “un monde où tous ceux qui se trouvent aux seuils de la vie peuvent être honorés par la compassion partagée par le chant”. L’organisation poursuit cette vision en soutenant les voix locales qui se réunissent pour offrir un chant a capella doux aux personnes de leur communauté qui meurent dans les hôpitaux et les hospices.

Pour Kate, la voix, en tant qu’instrument humain originel, est un véhicule authentique et gracieux de compassion et de réconfort. Elle parle d’un “héritage tribal” consistant à chanter ensemble et d’une “lignée et d’un héritage de femmes qui chantent depuis des millénaires”. Elle décrit le chant au chevet des malades comme étant “davantage une prière qu’un spectacle” – apaisant et calmant pour les mourants ainsi que pour leur famille et les soignants. Comme l’a récemment écrit le Washington Post, Threshold Choirs “semble avoir capté quelque chose de fondamental et de vital : un désir croissant de ne pas reculer devant la mort ou d’abandonner les mourants, mais de faire face à cette vérité ultime et de trouver comment aider à soulager l’isolement de ceux qui sont proches de la fin”.

…Les Chœurs Threshold utilisent principalement un répertoire de pièces se limitant  à quelques mots, chantées sans accompagnement, en harmonie et à trois voix. L’idée est de garder les choses simples et de ne pas être lié à une quelconque tradition spirituelle. Des versets compliqués pourraient s’immiscer dans le processus de la mort, explique Kate. Tous les choix des chants sont faits en écoutant et en observant profondément la personne confrontée à la mort : “Il s’agit de leur offrir un silence attentif. Nous constatons que c’est entre les chansons qu’ils peuvent réellement intégrer et utiliser notre chant. Leur réponse peut être minuscule, un battement de cil. Nous observons donc très attentivement.”

Kate s’est récemment retirée de la direction de la grande chorale Threshold et est revenue à sa passion de chanter pour les personnes mourantes ou dans le coma. Elle aime également apporter une communauté de chants aux personnes incarcérées et aux personnes sorties de prison.

Source et pour plus d’information concernant cette organisation (en anglais)

https://www.awakin.org/calls/590/kate-munger/