Armel Nibasumba n’avait qu’un an lorsque lui et sa famille purent juste fuir avant que leur maison au Burundi ne fut brûlée par la population locale. L’attention du monde entier était fixée sur le massacre en 1994  des Tutsis par les Hutus au Rwanda,  mais les mêmes tensions existaient aussi au Burundi vers la fin de 1993 et environ 300,000 personnes furent massacrées. Nibasumba grandit à Bujumbura, la capitale du Burundi, dans l’ombre de ces événements.

“Le problème, c’est que ces deux groupes ethniques cohabitent, mais ils ne parlent pas de ce qui a créé le conflit,” dit Nibasumba. Cet étonnant jeune home, un étudiant du Middlebury College au Vermont (USA) a une vision du futur de son pays. “Nous (notre génération) sommes le futur du Burundi. Si nous ne commençons pas maintenant à construire notre futur, nous répéterons les mêmes erreurs qu’on faites nos ancêtres.”

Il y a deux ans, avec l’aide d’une subvention de Middlebury College, Nibasumba a inauguré un “camp de la paix” à Bujumbura où de jeunes Hutus et Tutsis en fin d’adolescence et au début de la vingtaine on pu éliminer les barrières ethniques par le partage,  la compréhension, et an apprenant comment les entreprises à but lucratif  peuvent produire un changement social important.  L’été dernier, Tweese for Peace (dans la langue prédominante du Burundi, Kirundi, Tweese signifie “tout le monde”) a accueilli 35 jeunes durant un camp de 12 jours. Nibasumba espère que ce nombre  atteindra 100 lors du prochain camp. Le but est de former des futurs leaders  et c’est pourquoi le camp enseigne la résolution des conflits en parallèle avec l’entrepreunariat social.

“On ne peut pas avoir une paix durable sans une économie durable car si les gens n’ont pas assez de nourriture, ils se battront pour  en avoir,” dit Nibasumba qui suit en ce moment un  programme de formation des cadres   au Rwanda administré par l’Institut d’Etudes Internationales de Middlebury.

Peu d’entre nous sommes à même de nous aventurer dans des régions dangereuses pour porter aide aux réfugiés et autres victimes de conflits, ou d’aider personellement  lors de désastres naturels ou causés par les humains. Par contre, n’importe quel endroit  où nous vivons, il y a de nombreuses façons de soutenir les  efforts en faveur de la paix et d’un monde qui répond aux besoins de tous.

Mais peut-être que notre contribution (voire même obligation) la plus importante est au niveau spirituel:  envoyer des bénédictions et des pensées d’amour et de lumière à toutes les régions troublées de la planète – chaque jour, avec persistance, avec confiance.  Comme John O’Donahue écrit dans son livre To Bless the Space Between Us  (Bénir l’Espace Entre Nous),  “The beauty of blessing is that it recognizes no barriers and no distances.” (La beauté de la bénédiction est qu’elle ne reconnait aucune  barrière et aucune distance.”)

Pierre Pradervand

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