Cet hommage à Pierre est une lettre que Roger McGowen a écrite à Meena Compagnon Goll et qu’elle partagea lors de la soirée du 31 octobre 2024 à Genève.
Apprendre la mort de Pierre a été terrible. Il m’était difficile d’imaginer ma vie sans lui. Même si je sais et comprends que la mort fait partie du cycle de la vie et qu’un jour nous devons tous y faire face, il est toujours difficile de s’y habituer ou de l’accepter. Mais je vais bien maintenant, cela m’a pris un moment, mais je vais bien.
Oui, Pierre était très spécial pour moi, d’une manière qui ne pourra jamais être expliquée. Il a trouvé un jeune homme assis dans le couloir de la mort sans espoir et pratiquement sans famille et il lui a appris à être un homme, un homme de principes, un homme d’amour et un homme de Dieu.
Il lui a donné de l’espoir, il lui a donné une voix, il lui a donné les moyens de partager cette voix avec le monde. Plus important encore, il lui a rendu sa vie et en retour, il n’a rien demandé. Il m’a consacré sa vie et il n’a rien demandé.
Pierre est l’un des plus grands maîtres de l’amour que ce monde n’ait jamais connu.
Il se tient dans l’ombre de personne lorsqu’il s’agit d’aimer l’humanité. Les mots ne pourront jamais expliquer ce qu’il était et ce qu’il signifiait pour moi. Il était un frère, un ami, un professeur et un père. Il vivra en moi aussi longtemps que je respirerai et je m’assure que tous ceux qui entendent mon histoire comprennent que mon histoire n’existerait pas sans Pierre Pradervand.
Meena, j’ai parlé à Pierre quelques semaines avant sa mort. Je lui ai dit ce que j’avais à lui dire et il m’a dit ce qu’il avait à me dire. Après avoir parlé, un silence s’est installé entre nous, aucun de nous ne souhaitant le briser. Je réalise maintenant que nous nous disions tous les deux au revoir, dans nos coeurs, nous savions que ce serait notre dernière conversation dans ce monde. Lorsque j’ai raccroché le téléphone, je savais que la prochaine fois que son nom me serait prononcé, quelqu’un me dirait qu’il avait quitté ce monde physique. Emilio me l’a dit une semaine plus tard.
Je suis heureux que sa vie et son héritage soient honorés et commémorés …Je sais qu’il m’a dit de le laisser partir, mais c’est si dur de le faire. Très dur.
Que tout le monde sache que, chaque fois qu’on témoigne de l’amour ou qu’on prononce un mot gentil, quand le soleil brille par une belle et lumineuse journée, Pierre Pradervand sourit.