Pour le mois de février, nous avons le plaisir de vous offrir le « blog de l’invité » par Olivier Clerc, tiré de son livre J’arrête de me juger, Jour 6, dont le sujet est l’art de bénir. Un lien sur son site se trouve à la fin du blog.

« Le principe de cette pratique (bénir) est on ne peut plus simple. Au lieu de laisser notre cœur et notre mental conjuguer inconsciemment leurs talents pour juger tout et tout le monde à chaque instant – dans la rue, au bureau, en famille, etc. –, nous les attelons tous deux consciemment à une tâche enfantine, mais qui peut totalement transformer notre état intérieur et contaminer notre entourage : bénir chaque personne que nous croisons, bénir tout être et toute chose.

Si les mots « bénir » ou « bénédiction » (bene dicere : étymologiquement, cela veut dire simplement « dire le bien », dire du bien) vous dérangent, parce qu’ils évoquent des notions religieuses qui ne vous conviennent plus aujourd’hui, remplacez-les par leur équivalent dans votre système de croyances, dans votre philosophie. Vous pouvez imaginer que vous envoyez de la lumière aux personnes que vous croisez, que vous alimentez ce qu’il y a de meilleur en eux, que vous les reliez en pensée à une source universelle d’amour, etc. Ce qui compte, ce ne sont pas les mots : c’est l’intention qui les sous-tend. Bénir, dans cette optique, c’est simplement avoir une intention positive pour chacun : leur souhaiter le meilleur, leur offrir quelque chose de lumineux, de chaleureux, de bienfaisant, par vos pensées, vos sentiments et vos intentions. C’est aussi simple que ça.

Un antidote efficace

« …Au lieu de subir notre bavardage mental, au lieu de ruminer sans même y songer toutes sortes de pensées et sentiments négatifs, au lieu d’avoir le cerveau en mode « jugement automatique », nous reprenons les commandes et nous imprimons volontairement une direction positive et bienveillante à tout ce qui sort de notre tête et de notre cœur. Au lieu que nos deux compères intérieurs se comportent comme des animaux mal dressés qui vont piétiner les plates-bandes des voisins et y laisser la trace odorante de leur passage, voilà que nous les dressons à venir déverser une eau pure dans le jardin intérieur de chacun, pour y faire croître les meilleures graines qui y sommeillent.

Quand je « bénis » les autres, mon mental nourrit des pensées lumineuses et mon cœur cultive des sentiments chaleureux. Du coup, je suis le premier à en bénéficier ! Il m’est impossible de mesurer l’impact qu’a cette pratique sur les autres, mais même s’il s’avérait nul (ce qu’infirment de nombreuses études sur la puissance de la prière à distance, par exemple), l’effet qu’elle a sur moi est très probant et suffirait à lui seul à me motiver à poursuivre.

Je vous invite à faire l’essai délibérément. Sortez de chez vous et allez faire une promenade de dix minutes, dans le seul but d’adresser silencieusement vos bénédictions à chaque personne que vous croisez. Faites-le ! Et voyez dans quel état vous vous sentirez à votre retour. Ne croyez ni Pierre ni moi sur parole : testez cet outil, vérifiez-en l’efficacité par vous-même, mettez-le à l’épreuve ! Vous voulez un défi un peu plus audacieux, plus stimulant, maintenant ?

Décidez de pratiquer le simple art de bénir durant une semaine, du matin au soir, dans tous les contextes où vous vous trouvez, quelles que soient les personnes qui vous entourent. N’en parlez à personne ! Que ce soit votre secret, votre pratique cachée ! En achetant votre pain le matin, bénissez la boulangère. Dans le bus, dans le métro : bénissez ceux qui vous entourent. Au travail, au téléphone, dans tous vos échanges : bénissez la personne avec qui vous êtes en contact. À la maison, imprégnez vos regards et vos gestes à l’attention de vos proches de wagons de bénédictions ! Puis, faites le bilan. Qu’est-ce que cela a changé en vous, dans votre vie, autour de vous ?

Étymologiquement parlant, bénir, c’est le contraire de médire, de maudire. Dans notre société où il est si courant de colporter potins et ragots, voire calomnies et médisances – tellement courant, à vrai dire, qu’on ne s’en étonne plus et qu’on ne voit pas quel poison relationnel c’est en réalité ! –, nous pouvons répandre l’antidote à toutes ces malédictions en multipliant les bénédictions silencieuses, de la manière qui nous convient.

Bénir, enfin, s’apparente à la répétition d’un mantra, comme ceux que l’essor des religions orientales a rendus très populaires chez nous : Om mani padme hum, Om nama Shivaya, etc. En effet, répéter continuellement un mantra, des centaines ou des milliers de fois par jour, c’est aussi le moyen de « donner un os à ronger » à notre mental et à notre cœur, de les utiliser, de les mettre au service de quelque chose de positif, plutôt que de les laisser ruminer n’importe quels sentiments et pensées.

Alors, pourquoi ne pas faire de la pratique de l’art de bénir votre mantra à vous durant quelque temps ? Je suis prêt à parier que vous serez étonné(e) des changements qu’un outil aussi simple peut provoquer dans votre vie et vos relations ! »

Source :  https://www.amazon.com/Jarr%C3%AAte-de-me-juger/

https://www.olivierclerc.com/