Jamais dans l’histoire de l’humanité nous n’avons été exposés à une variété aussi infinie d’opinions, de croyances, de comportements, de coutumes, etc. L’humanité est devenue un creuset aux dimensions du monde ! Que ce soit dans les domaines des croyances religieuses, des formes de politesse, de l’habillement, de l’apparence physique, des attitudes envers le travail et les loisirs, du comportement financier et de l’intégrité, des pratiques commerciales, de l’alimentation (façons de manger et ce que nous mangeons) … J’ai à peine entamé la liste des différences auxquelles la plupart d’entre nous sont confrontés, parfois quotidiennement !
“Ma vie a été un apprentissage extraordinaire de la tolérance…”
Dans une telle situation, il existe fondamentalement deux formes de réponse : le refus et le rejet ou l’acceptation et l’inclusion.. Au cours d’une carrière professionnelle de près de 60 ans, pendant laquelle j’ai voyagé, vécu, étudié ou travaillé dans 40 pays des cinq continents, j’ai été témoin de tant de formes de comportements : du chef de village qui m’avait accueilli en s’excusant de n’avoir que 32 femmes (qui rampaient sur le sol, la tête baissée, jusqu’à ce qu’elles atteignent ses pieds qu’elles embrassaient avant qu’il ne leur permette de lever la tête), alors que son père en avait 94, à l’une des premières féministes africaines avec laquelle j’ai travaillé pendant de nombreuses années, une femme d’une puissance tout à fait stupéfiante ; du village de Semari au Mali (pays Dogon) dont les femmes parcouraient quotidiennement 40 km pour aller chercher de l’eau (par des températures atteignant 50°C sous le soleil), à la Suède ultra-propre (sans parler de mon pays d’origine, la Suisse, souvent maniaque en ce qui concerne la propreté) où l’eau la plus propre coule de tous les robinets.
Ma vie a été un apprentissage extraordinaire de la tolérance, une qualité qui deviendra nécessairement l’un des principaux attributs exprimés par les citoyens de cette planète si nous voulons survivre. Passant d’une éducation protestante calviniste ultra stricte qui me faisait regarder de travers mes voisins catholiques à mes 12 années dans des pays musulmans polygames, le citoyen du monde féministe profondément convaincu que j’étais a vraiment appris le sens de la tolérance…- un chemin que nous allons tous devoir parcourir pour survivre en tant que race.
Pour moi, l’outil indispensable à cette tolérance a été de trouver un ancrage spirituel fort où “Aimer son prochain” n’est pas simplement une belle citation de la liturgie de l’église du dimanche (je ne suis personnellement membre d’aucun enseignement spirituel particulier), mais la base évidente de toutes les relations humaines dans ce monde incroyablement diversifié (voir mon blog précédent sur “Aimer Poutine”).
Une bénédiction pour la tolérance dans un monde de contrastes constants
Nous bénissons ce monde incroyablement diversifié – notre foyer.
Nous bénissons les nations et les individus afin qu’ils comprennent que cette diversité est une nouvelle forme de richesse et surtout un nouveau outil pédagogique pour chacun d’entre nous.
Je me bénis moi-même dans mon acceptation totale et sincère de toutes ces différences – dans l’apparence physique, dans l’habillement, dans les habitudes alimentaires et les attitudes en public, dans les formes de comportement et d’expression… ces différences infinies qui forment notre humanité polychrome.
Je me bénis dans mon choix d’aimer mes voisins africains et latino-américains et la musique bruyante qu’ils apprécient jusque tard dans la nuit, plutôt que d’appeler la police ou de frapper furieusement à leur porte.
Je me bénis dans ma capacité à dépasser les limites plutôt étroites de mon éducation et à embrasser tout le monde au lieu de juger, même si certaines coutumes me semblent étranges.
Et puissé-je apprendre à grandir spirituellement chaque jour un peu plus dans la tolérance et l’acceptation jusqu’à ce que je sois capable de dire de tous les hommes et de toutes les femmes : « Voici mon enfant bien-aimé (frère, sœur) en qui j’ai mis toute mon affection. *»
Pierre Pradervand
Le 1er septembre 2023
*Bible Louis Segond
