L’archevêque Desmond Tutu (1931-2021) et sa fille Mpho Tutu van Furth se concentrent sur notre humanité fragile, le bien et le mal dont nous sommes tous capables, comme point d’entrée pour le pardon :

Nous sommes capables de pardonner parce que nous sommes capables de reconnaître notre humanité partagée. Nous sommes capables de reconnaître que nous sommes tous des êtres humains fragiles, vulnérables, imparfaits, capables d’étourderie et de cruauté. Nous reconnaissons également que personne ne naît mauvais et que nous sommes tous bien plus que la pire chose que nous avons faite dans notre vie. Une vie humaine est un grand mélange de bonté, de beauté, de cruauté, de déchirement, d’indifférence, d’amour et de bien d’autres choses encore. Nous voulons séparer les bons des mauvais, les saints des pécheurs, mais nous ne le pouvons pas. Nous partageons tous les qualités fondamentales de notre nature humaine, et donc nous sommes parfois généreux et parfois égoïstes. Parfois nous sommes réfléchis et parfois irréfléchis, parfois nous sommes gentils et parfois cruels. Ce n’est pas une croyance. C’est un fait.

Si nous examinons une blessure, nous pouvons voir le contexte plus large dans lequel elle s’est produite. Si nous regardons n’importe quel malfaiteur, nous pouvons découvrir une histoire qui nous dit quelque chose sur ce qui a conduit cette personne à faire du mal. Cela ne justifie pas les actions de la personne, mais fournit un certain contexte. . ..

Personne ne naît menteur, violeur ou terroriste. Personne ne naît plein de haine. Personne ne naît plein de violence. Personne ne naît avec moins de gloire ou de bonté que vous ou moi. Mais un jour donné, dans une situation donnée, dans une expérience de vie douloureuse, cette gloire et cette bonté peuvent être oubliées, obscurcies ou perdues. Nous pouvons facilement être blessés et brisés, et il est bon de se rappeler que nous pouvons tout aussi bien être ceux qui ont blessé et brisé.

Nous sommes tous membres de la même famille humaine. . ..

En voyant les nombreuses façons dont nous sommes semblables et dont nos vies sont inextricablement liées, nous pouvons trouver l’empathie et la compassion. En trouvant l’empathie et la compassion, nous sommes capables d’aller dans la direction du pardon.

En définitive, c’est l’humble conscience de notre propre humanité qui nous permet de pardonner :

Nous sommes, chacun d’entre nous, si imparfaits et si fragiles. Je sais que, si j’étais né membre de la classe dirigeante blanche à cette époque du passé de l’Afrique du Sud, j’aurais facilement traité quelqu’un avec le même dédain méprisant que celui avec lequel j’ai été traité. Je sais que, soumis aux mêmes pressions et aux mêmes circonstances, je suis capable des mêmes actes monstrueux que n’importe quel autre humain sur cette planète si douloureusement belle. C’est cette prise de conscience  de ma propre fragilité qui m’aide à trouver ma compassion, mon empathie, ma similitude et mon pardon pour la fragilité et la cruauté des autres.

Commentaire de Pierre : ” Je pense que ce que veut dire  l’évêque Tutu, c’est que chacun, que ce soit le pire des violeurs ou des dictateurs, à ce moment précis, à son plus haut niveau de conscience “.

Reference:

Desmond Tutu and Mpho A. Tutu, The Book of Forgiving: The Fourfold Path for Healing Ourselves and Our World, ed. Douglas C. Abrams (San Francisco: HarperOne, 2014), 125, 126, 127.

Source: https://cac.org/daily-meditations/essential-humility-2022-09-12/