(Reproduit de la revue romande CEDRES)

Tous ceux qui se tiennent au courant de l’évolution des pratiques spirituelles sont conscients que de plus en plus de personnes créent, se cherchent, pratiquent de nouvelles formes de spiritualité répondant plus aux besoins et tendances de la société contemporaine.

Il est relativement facile pour une personne bien installée dans ses certitudes d’ironiser sur les innombrables manifestations, certaines fort étonnantes, de la spiritualité contemporaine. Il est plus constructif de tâcher de comprendre les motivations derrière ces tendances et ce qu’elles apportent à leurs adhérents. Mais pour cela, il faut d’abord les connaître.

Dans cet article, je présente une de ces nouvelles formes, les cercles de bienveillance et de gratitude.

Q : En quoi constituent ces cercles ?

R : Ce sont des cercles composé d’un petit nombre de personnes qui se rencontrent régulièrement pour utiliser la bénédiction comme outil de guérison pour le monde.

Q : La plupart des gens ont une image figée de la bénédiction comme un acte liturgique que fait le prêtre ou le pasteur à la fin d’un service.

R : Ma vision est complètement différente. Dans mon livre sur la spiritualité mentionné ci-dessus, je présente l’expérience qui m’a permis de découvrir la force de ce que fut peut-être la bénédiction à ses origines, un profond désir venant du cœur pour le vrai bien de l’autre. Comment pratiquer cette forme de bénédiction est décrit dans le texte ci-joint qui circule depuis des années à travers le monde grâce à internet – google anglais donnait à une époque trois millions de références à ce texte. Depuis des années, je reçois des réactions tellement positives de personnes du monde entier donnant des cas concrets de l’impact de la bénédiction.

Q : Vous avez un exemple personnel récent ?

R : Au début du mois, j’ai pris le train à Genève pour aller visiter des amis à Morges. Je monte dans le wagon, pose mon petit sac à dos sur le premier siège, m’éloigne quelques instants et quand je reviens, plus de sac ! J’ai instantanément commencé à bénir la personne qui l’avait volé – dans son intégrité sa bonté, son honnêteté, son contentement profond, son sentiment d’abondance (car il faut souffrir d’une croyance au manque pour prendre quelque chose qui ne vous appartient pas), etc. J’ai fait cela pendant plusieurs minutes, jusqu’à n’avoir plus la moindre trace de rancune ou de ressentiment. Trois jours plus tard, quelqu’un me téléphone pour me dire qu’ils avaient trouvé le sac avec absolument tout dedans près de la gare. Cette personne me l’a même amené à domicile, car j’habite loin en dehors de la ville. Il manquait un tube de pâte dentifrice, sans doute tombé quand la personne qui avait subtilisé le sac l’a vidé.

Q : Comment et où pratiquer cette forme de bénédiction ?

R : Ce qui est merveilleux, c’est que pour certaines personnes cela devient une pratique constante et de tous les instants. Depuis 14 ans, je corresponds avec un condamné à mort noir américain, Roger McGowen, depuis 24 ans dans le couloir de la mort du Texas pour un crime qu’il n’a jamais commis (nous avons des preuves de son innocence). Son livre Messages de vie du couloir de la mort transforme des vies à travers le monde depuis 9 ans. Roger a découvert cette pratique dans un des endroits les plus inhumains de la planète et depuis elle est devenue un des piliers de sa vie spirituelle – et cela, je le répète, dans un lieu dont l’inhumanité dépasse l’imagination. Il passe son temps à bénir les gardiens – surtout ceux qui le maltraitent – et les autres détenus.

Q : Cette pratique est-elle uniquement personnelle, ou peut-elle être pratiquée en groupe ?

R : Lors d’un de mes stages d’été dans le Valais, une participante a proposé la création de cercles de bienveillance et de gratitude. Nous les avons démarrés il y a deux ans et il y en a maintenant dans plusieurs pays. Ils ont même essaimé au pays dogon au Mali ! Nous avons ensemble élaboré une petite charte qui peut servir de fil conducteur à toutes celles et tous ceux qui voudraient démarrer un tel cercle près de chez eux, dans leur paroisse, etc.

Nous donnons ci-joint le texte de cette charte, non pas comme des règles absolues ou des indications « correctes » d’une certaine façon de procéder, mais simplement pour inspirer ceux qui voudraient tenter une telle expérience.

 

Pour toute question, contacter pierre@gentleartofblessing.org (022) 784.15.71