Qui ne reconnaitrait que le temps de Noël est propice aux contes et aux belles histoires ?
On aime en effet imaginer que l’extraordinaire et le merveilleux rodent plus que d’ordinaire en cette période de fêtes et qu’ils sont plus que jamais prêts à surgir inopinément dans nos vies.
Que ces croyances soient liées au souvenir de l’avènement du Christ ou au retour de la lumière au solstice d’hiver, elles marquent toutes un temps d’attente et d’espérance, une montée de la joie et une recherche de délivrance.
Nos besoins de chaleur et de fraternité y sont exacerbés : nous aimerions que chacun, ne serait-ce que le temps de cette parenthèse suspendue, y soit enveloppé et protégé par la même onde d’amour.
L’histoire que je souhaite partager ici est justement l’une des plus belles histoires d’AMOUR que je connaisse et c’est l’auteur suisse Pierre Pradervand (1937-2024) qui nous la raconte.
Elle est tirée de ses « Pensées bienveillantes à s’offrir et à offrir » (Ed. JouVence) et s’intitule justement « Mon récit préféré sur la bénédiction ».
Ouvrez grand vos cœurs à son héroïne, cette infirmière du nom de Frieda. Vous pourriez réaliser que l’amour et la grâce sont vraiment parmi nous… non seulement à Noël mais tous les autres jours.
« Le journal suisse-allemand, Tages Anzeiger, du 15 avril 1999 inclut un article concernant une infirmière à la retraite, Frieda, qui se sentit appelée à entreprendre une tâche vraiment surprenante – « mission » serait un terme plus approprié.
Dans la section la plus passante de la gare de Zürich, Frieda restait debout quatorze heures par jour, six jours par semaine pendant plus de dix ans (un employé de la gare affirma que c’était même quinze ans) à simplement bénir les voyageurs. Elle refusa de donner la moindre interview, disant simplement qu’elle se sentait appelée par Dieu à entreprendre cette tâche. Son exemple me toucha entre autres parce que sa définition de la bénédiction était exactement la même que celle du texte « Le simple art de bénir » : vouloir le vrai bien pour les personnes, les événements, les situations, etc.
Au fil des ans, Frieda a dû bénir des millions de personnes. Ses yeux bougeaient constamment d’une personne à l’autre pendant qu’elle s’appuyait, debout, sur le dos de son fauteuil roulant. Elle prenait de petits moments dans la journée pour se reposer dans son fauteuil. Quelqu’un l’amenait à la gare le matin et la reprenait tard le soir. Tout ce que l’on savait d’elle est qu’elle habitait dans une maison pour personnes âgées.
Son exemple me fait penser au livre fameux écrit au XIXe siècle en Russie, Récits d’un pèlerin russe, concernant un pèlerin d’origine modeste qui voyage pendant des années cherchant une réponse à l’exhortation de l’apôtre Paul, « Priez sans cesse ». Un starets (chef spirituel) lui apprend à prier la phrase brève : « Seigneur Jésus-Christ, ayez pitié de moi. » Utilisée comme un mantra, la prière pénètre profondément dans le cœur du pèlerin et le transforme, non seulement lui, mais tous ceux avec qui il entre en contact.
Frieda était un « pèlerin » des XXe et XXIe siècles qui, au lieu de parcourir les plaines des immenses campagnes russes, gravissait le sentier parfois aussi exigeant de la bénédiction inconditionnelle. Et je suis prêt à parier que son impact ultime sur le monde pourrait être infiniment plus significatif que ceux que les médias contemporains anglophones appellent « the movers » (ceux qui transforment la scène contemporaine). « Les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers », disait un certain Jésus…
Vous aussi, ami, amie, pouvez bénir n’importe qui, n’importe quand, partout, tout le temps. »
00:00 Noël et l’Avent, le temps des belles histoires (intro)
01:51 Mon récit préféré sur la bénédiction (Pierre Pradervand)
06:14 Ô je vous bénis (clôture musicale)
Conception, écriture et réalisation du podcast : Fabrice Pinel
Musique (« Ô je vous bénis 1 +2 ») : réalisée avec SUNO sur un prompt de Fabrice Pinel
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