On estime que 19 millions d’enfants ont été pris dans des conflits mondiaux mais la plus célèbre d’entre eux pourrait bien être Amina Ali Nkeki. Elle faisait partie des 219 filles nigériannes  qui avaient été enlevées en 2014 par les militants du Boko Haram et elle est la seule qui, jusqu’à présent, a été sauvée.  Lors de sa rencontre avec le président nigérian la promesse lui a été faite de l’aider à se réintégrer dans la société.

Son sauvetage et l’assistance promise pour son rétablissement devraient devenir un modèle pour aider similairement tous les autres enfants de la guerre qui furent soit enlevés, abusés, forcés à fuir ou recrutés comme soldats. Se concentrer sur les plus vulnérables dans un conflit, c’est une manière de mettre fin au conflit.  Lors d’une guerre, les combattants trouvent souvent difficile d’ignorer les quelque 5.5 millions d’appels venant de toutes parts pour épargner les jeunes et les innocents.

Par exemple, en 2014, les Nations Unies purent convaincre certaines entités de la guerre au Yémen d’adopter un plan pour abolir le recrutement d’enfants soldats mais, comme le conflit s’est aggravé, le plan a été suspendu. En Colombie, le gouvernement et le plus large des groupes rebelles se sont mis d’accord pour libérer les enfants soldat et  les aider à reconstuire leurs vies. Dans la République centrafricaine , les Nationnies ont conclu un accord entre les factions belligérantes pour libérer des milliers d’enfants coincés dans une guerre ethnique et religieuse.

La réhabilitation de tels enfants nécessite des qualifications et des ressources pointues, surtout s’ils ont été entrainés  à la violence. Un bon nombre d’organisations qui travaillent dans des zones post-conflit ont obtenu de bons résultats dans ce domaine, notamment « War Child », Enfants Sans Frontières, la « Children and War Foundation » ainsi  qu’UNICEF. Les enfants traumatisés par le conflit peuvent tout à fait apprendre à développer les compétences de conciliation et de cohésion  sociales nécessaires pour contrer les sentiments négatifs tels que la  haine, par exemple. Beaucoup reçoivent une éducation ou un support financier pour démarrer une entreprise. On leur apprend à prendre contrôle de leur vie et à revendiquer leurs droits. Surtout, apprendront-ils peut-être à pardonner et à être pardonnés.

Tous ces services sont particulièrement nécessaires pour les quelque 5.5 millions d’enfants déplacés par la longue guerre en Syrie.

En tant que tactique pour établir la paix, intervenir auprès des enfants est une manière pratique de limiter un conflit. C’est aussi une façon humaine de protéger les plus vulnérables  et d’embrasser l’idée même que l’innocence est quelque chose de possible pour tous.

D’après un article dans le Christian Science Monitor du 20 Mai 2016