Produire du miel, protéger les arbres ET apporter un revenu pour les petits paysans – un projet gagnant-gagnant partout où poussent les acacias !

« Je bénis Tes merveilleuses, superbes et étonnantes créatures, nos voisines les abeilles. Je les bénis dans la mission remarquable que Tu leur a assignée et leur capacité à remplir cette mission à la perfection. Je bénis l’organisation stupéfiante des ruches et des colonies d’abeilles qui défient encore notre véritable compréhension. » Pierre Pradervand

Kathy Mbondo vit dans le comté Makueni au Kenya, une région qui reçoit très peu de pluie et a une  productivité agricole très basse. Au début de 2015 elle a réalisé que son village avait une ressource qui n’était pas exploitée. Traditionnellement les communautés dans le Makueni pratiquaient l’apiculture, mais la plupart des paysans avaient abandonné dû aux prix trop bas offerts par les intermédiaires. Dans son village, les gens coupaient les acacias pour en faire du charbon, ce qui contribuait à la déforestation. Pour sauver les arbres et améliorer l’économie locale, Mbondo conçut le projet «un acacia pour chaque ruche d’abeilles.»  

Quand un acacia est converti en charbon, le revenu est $10 – et l’arbre est mort. Mais avec une seule ruche sur un acacia, on peut récolter 20 kg de miel chaque année pour un revenu  de $50 par année. Mbondo a fondé sa propre compagnie, Proactive Merit, qui achète le miel des paysans à un prix raisonnable. Elle-même a 50 ruches et son but pour 2016 est d’acheter dix tonnes de miel, de l’emballer et de le commercialiser sous la marque Nature.

Source (en anglais) : Source: Esther Kahinga, Thomson Reuters Foundation March 4, 2016 Esther Kahinga, @estakahinga, is a communication and knowledge manager officer at the Kenya Climate Innovation Center

Et comme nous parlons d’abeilles:
En Afrique de l’Est, on teste une bien étrange manière de protéger les éléphants des conflits avec les villageois des zones rurales. L’alliée de taille de ce projet hors du commun n’est autre que l’abeille !

Quand on évoque l’extinction des éléphants, on pense immédiatement au braconnage. Il existe pourtant une cause cependant moins connue mais tout aussi problématique. Au Kenya, de nombreux éléphants sont tués lors d’altercations entre les villageois des régions rurales et ces animaux qui traversent les champs et s’approchent des habitations. Parfois, ce sont les villageois eux-mêmes qui perdent la vie dans ces confrontations. À la vue de la taille de l’espèce, placer des hautes grilles serait inefficace et couteux. La zoologiste Lucy King va trouver une solution naturelle favorable aux éléphants comme aux communautés locales : l’abeille.

Le mythe est réducteur, les éléphants n’ont pas peur que des rongeurs. Ils craignent surtout les butineuses et leur dard. Pour cause, la peau à l’intérieur de leur trompe est vulnérable aux piqures d’insectes. Par réflexe primitif, le simple bruit d’un essaim d’abeille suffit à les faire fuir. Partant de ce constat, Lucy King a imaginé un système de « grillage » invisible à base de ruches. Placées à dix mètres d’intervalle, les abeilles encerclent les champs habituellement visités par les pachydermes en bordure de forêts. Si un spécimen s’approche trop près d’une ruche ou la percute, l’essaim s’active dans un bruyant nuage qui fait fuir l’animal vers son milieu naturel. Les éléphants éviteront probablement à l’avenir ces zones à risque et les habitants se voient protégés sans devoir faire usage de la force.

La Beehive Fence fut testée dans 3 régions rurales du Kenya avec un taux de fuite de 80%. La vie quotidienne des communautés accueillant le système changea immédiatement. Non seulement les récoltes sont protégées sans faire de mal aux éléphants, éliminant les conflits potentiels, mais les paysans vont également pouvoir augmenter leurs maigres revenus grâce aux abeilles. D’une part, car ces insectes jouent un rôle central dans la bonne santé de la biodiversité et des récoltes. D’autre part, car le miel récolté peut être consommé et vendu localement.

Source : https://mrmondialisation.org/des-clotures-en-ruches/