Un ami inattendu à notre cercle d’éveilLes Awakin Circles ont commencé en Californie en 1996 avec trois amis qui avaient décidé de se réunir chez l’un deux une fois par semaine pour une heure de silence. Pas de guru, pas de pratique religieuse ou agenda. Un seul principe : quand on change à l’intérieur notre monde change. Aujourd’hui on trouve ces cercles dans 80 villes dans le  monde. Après une heure de silence, les participants partagent leur ressenti et on termine avec un repas pris en commun dans la gratitude et un esprit de communauté.

C’était un mardi, mon jour favori de la semaine car c’était le jour du « cercle de l’éveil » dans notre communauté dans les faubourgs de Pune.

Comme d’habitude j’avais préparé le repas le matin, nettoyé la cuisine and fait le reste des corvées journalières. Pour cette rencontre, dix personnes s’étaient annoncées et tout le planning était complet. Cependant, a 16 h, je reçois un coup de fil m’annonçant que sept visiteurs de Chandigarth allaient participer ! Prise de panique je me demandais que faire pour nourrir sept personnes en plus.  Alors que j’essayais de me calmer, ma voisine Chumiki, qui est une régulière a nos rencontres, m’appelle et demande : est-ce que je peux faire du pulav (un plat de riz) pour ce soir ? » C‘était comme si l’univers écoutait – et je lui dis oui.

Notre cercle commence avec une heure de silence. Lorsque nous ouvrons nos yeux, notre pièce s’est remplie de personnes inconnues (et pourtant familières) qui étaient entrées sur la pointe des pieds durant cette heure. Nous lisons un passage, l’illumination, c’est l’intimité avec toutes choses en anglais et en hindi, et le partage commence. Le bâton de parole passe d’un à l’autre et chacun s’exprime. Le bâton arrive dans les mains d’un invité d’environ 25 ans qui participe pour la première fois.

Il inhale longuement et regarde chacun avec intensité et il commence : « Je suis nouveau ici et je ne sais même pas ce qui m’y a conduit. Mais aujourd’hui, après être assis en silence pendant une heure, je sens que je suis entré dans un lieu sûr. Je voudrais partager certaines choses qui sont refoulées en moi et dont je n’ai jamais parler à personne. »

Avec beaucoup de sincérité il continue : « Ma mère est morte à ma naissance, je n’ai pas de père. Il est en en vie, mais c’est un meurtrier et je l’ai effacé de ma mémoire. J’ai abandonné l’école, couru après les femmes et suis devenu un drogué. Nommez la drogue et je l’ai prise ! Parfois je partageais la nourriture d’une poubelle avec un chien. Si je fais le bilan de ma vie, j’y vois tout ce le diable a à offrir. »

Après avoir partagé un peu plus, il ajoute : « Je me demande ce qui vous porte à m’accepter dans cette rencontre, comment pouvez-vous ouvrir votre porte à quelqu’un qui porte un fardeau si lourd de son passé. »

Le silence règne. En tant qu’hôtesse, je devrais dire quelque chose mais je ne sais pas quoi et je prie pour une inspiration afin de trouver le mot juste. Et je m’entends dire : » Donnons-nous tous la main et observons une minute de silence. » C’est une minute qui parait durer longtemps et je pense entendre un chœur silencieux jaillissant de chaque cœur dans le cercle, « Loka samastha sukkino bhavantu « (Puisse tout la création se reposer dans une paix profonde).

Jusqu’à la fin de la session, les larmes du jeune homme ont coulé sans arrêt. Aussitôt le partage terminé et avant de se mettre au repas, tout le monde fit la queue pour lui donner une accolade, et pour le reste de la soirée sa tasse a débordé de gratitude.

Source: https://www.servicespace.org/blog/view.php?id=22148