Depuis les années 1400 la ville de Geel a été un sanctuaire avec une tradition d’hospitalité envers ceux souffrant de maladies psychiatriques – et cette intégration innovatrice est la clé d’un succès qui dépasse toute attente. Les familles résidentes offrent de loger ceux qui ont des handicaps mentaux. Ils signent un accord avec les services de santé, reçoivent un remboursement mensuel d’environ 700 Euros per personne pour s’occuper de leurs pensionnaires et couvrir leurs dépenses.

Cette communauté belge a remplacé les étiquettes stigmatisantes comme «malade mental» ou «folie» par des mots ayant une connotation plus positive, telle que « diffèrent » et « spécial». Lorsque les patients vivent dans un environnement qui a éliminé le préjudice on peut observer des résultats dramatiques dans leur-bien-être émotionnel.

Au cours des années les psychologues ont loué l’efficacité de cette approche qui aide les patients à mieux vivre. Selon l’historien culturel Mike Jay : « Le sentiment que ces gens sont différents est le résultat des attitudes envers eux – un peu de peur, de mal aise, de ne pas savoir comment les approcher. Mais quand les gens s’ouvrent, la plupart de ces problèmes de perception disparaissent, tout simplement.

Ce modèle de traitement a son origine dans l’histoire d’une princesse irlandaise, Dymphna, qui s’enfuit à Geel pour échapper à son père fou. Elle commença à soigner les malades mentaux et on la croyait avoir des pouvoirs de guérison divins. Apres que son père l’ait trouvée et l’ait assassinée, elle fut déclarée comme sainte et la ville bâtit un lieu de pèlerinage qui devint une église.

Des milliers de pèlerins en quête de guérison vinrent de près et de loin pour obtenir refuge dans la maison de Sainte Dympha et comme elle était toujours pleine à déborder les résidents de la ville intervinrent pour aider. Offrir un logement était considéré comme un hommage à Dympha, mais bénéficiait aussi les paysans locaux qui avaient ainsi plus de main d’œuvre. Au cours des années le nombre de logeurs a diminué mais encore aujourd’hui il y a près de 300 patients mentaux qui habitent Geel.

Basé sur http://www.slate.fr/story/113135/belgique-familles-hebergent-patients-psychiatriques