ON PEUT DIRE que plus de 90% des religions et spiritualités dans le monde ont une dimension dualiste: tout va par deux: la matière et l’esprit, la vie et la mort, Dieu et le diable, le bien et la mal, le passé et l’avenir, etc. La divinité est vue comme étant au sommet d’une haute montagne que le croyant doit grimper pour arriver un jour (il l’espère du moins) au sommet.

Dans le calvinisme de mon enfance, par sadisme supplémentaire, la montagne était couverte de savon, et on nous assénait chaque dimanche un immense coup de massue avec la confession des pêchés lue en chair: “Nés dans la pêché, enclins au mal, incapables par nous-mêmes d’aucun bien…” – et on repartait au point zéro. Pas très gai! Alors, après 20 ans de ce régime au pain (spirituel) sec, j’ai décidé qu’il me fallait autre chose avec un peu plus de joie et d’optimisme.

Dans le non dualisme (vision de l’unité de toutes choses, où absolument TOUT est le divin, l’Amour infini en train de s’exprimer) le chercheur spirituel est DEJA au sommet de la montagne et seul le brouillard l’empêche de voir cela. C’est pourquoi on parle d’»illumination»: il s’agit de percer les ténèbres de l’ignorance pour voir (et surtout RESSENTIR) la vérité. Cette vision non dualiste est merveilleusement exprimée par cette phrase de Roger McGowen:

– Nous sommes ce que nous recherchons,
– Nous cherchons ce qui n’a pas été perdu.
– Quand nous recherchons trop intensément, nous manquons ce que nous cherchons.
– Dieu est tout autour de nous, pourquoi devons nous le chercher?
– Nous sommes ce que nous cherchons.

Le texte sur La simple art de bénir se place résolument dans une vision non dualiste de la réalité. Quand nous bénissons, nous inversons l’apparence matérielle imparfaite (une personne qui mendie dans la rue, cette dame dans le bus qui a l’air profondément déprimée, ce criminel que toute la presse présente comme un monstre, ce politicien présenté comme le plus grand de magouilleurs, votre enfant qui n’arrête pas de hurler depuis ce matin, etc). Nous bénissons le mendiant dans son abondance, la femme déprimée dans son contentement profond et sa joie, le criminel dans son innocence et sa bonté, le politicien dans son intégrité fondamentale reflet du divin, votre enfant dans sa sérénité et sa paix, etc.

Merci cher internaute d’être un facteur de paix par vos bénédictions!

Pierre Pradervand

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