Rev.Jacqui Lewis réfléchit à la sagesse universelle qui proclame la réciprocité de l’amour :

Peu importe qui nous sommes ou d’où nous venons, peu importe qui nous aimons et comment nous gagnons notre vie, l’admonition d’aimer son prochain comme on s’aime soi-même, lorsqu’elle est vécue, exprime l’interdépendance dont les humains ont besoin pour survivre et prospérer. Et la première étape, le point de départ, est l’amour de soi. Dans la langue grecque, les expressions “aimer son prochain” et “s’aimer soi-même” sont reliées par le mot os, qui est comme un signe égal. Cela suggère que nous sommes appelés à nous aimer et à aimer notre prochain exactement de la même manière. Quand on ne s’aime pas soi-même, il est impossible d’aimer son prochain. … .. 

Le lien entre l’amour de soi et l’amour des autres est aussi vieux que le monde. Dès l’instant où nous nous sommes levés et où nous sommes sortis des cavernes solitaires pour entrer dans la lumière de la convivialité tribale, les humains ont compris le lien inextricable, que nos vies sont tissées ensemble dans l’amour. Presque toutes les grandes religions du monde nous encouragent à aimer notre prochain comme nous-mêmes. Parfois appelé “règle d’or”, ce bel enseignement invite les humains à se traiter les uns les autres – et dans certaines traditions, toutes les créatures – de la manière dont nous voulons être traités. . . . L’histoire ancrée dans ces enseignements à travers les croyances et les religions est la suivante : Nous appartenons à un réseau mutuellement bénéfique de connexion, de bien-être et d’amour. À la base de cette connexion se trouve l’empathie ; il en résulte la gentillesse, la compassion, le respect et la compréhension. Lorsque la religion n’est pas centrée sur cette mutualité, elle peut devenir l’un des récits toxiques qui, au final, démantèlent l’amour de soi. 

Lewis rend hommage à ce qu’elle a appris des autres sur l’amour :

J’ai appris davantage sur ce lien entre les humains en visitant Robben Island, la prison sud-africaine où Nelson Mandela [1918-2013] a été enfermé dans une minuscule cellule pendant dix-huit des vingt-sept années qu’il a passées derrière les barreaux. J’ai trouvé miraculeux que Mandela puisse voir son lien inextricable avec l’humanité de ses geôliers, ceux qui l’ont privé de sa liberté et humilié quotidiennement. Il a observé que personne ne naît avec la haine d’autrui en raison de sa race, de sa religion ou de son origine. Mandela a compris que, tout comme la haine est enseignée, l’amour doit être enseigné. 

Pour certaines personnes, parler d’amour semble être une faiblesse, mais de mon point de vue, l’amour est la force la plus puissante de la planète. J’ai appris ma définition préférée de l’amour de l’un de mes professeurs de séminaire, feu Dr James E. Loder [1931-2001]. Il définissait l’amour comme un « un plaisir non possessif dans l’individualité de l’autre ». Toutes ces années plus tard, je suis toujours aussi émue par ce sentiment. Pour moi, le plaisir non possessif me semble être la dévotion. Plutôt que d’essayer de changer, de manipuler ou de dévorer l’objet de notre affection, l’amour intense se délecte des particularités de ce qu’il est. Ainsi, lorsque vous vous aimez, vous vous délectez des particularités uniques qui vous constituent, sans jugement. 

Reference:  
Jacqui Lewis, Fierce Love: A Bold Path to a Better Life and a Better World (New York: Harmony, 2021), 28, 30, 31–32

Source: https://cac.org/love-of-others-begins-with-love-of-self-2022-04-12/
(notre traduction)